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Le Point de Fuite de l’Histoire

Centre d’art et photographie de Lectoure Lectoure  •  France [FR]
L'été photographique aura lieu du 18 juillet au 23 août 2015.

Pour cette édition 2015, le Centre d’art et photographie de Lectoure a choisi Catsou Roberts comme commissaire d’exposition du festival. Originaire de New York, Catsou Roberts est commissaire d’exposition et vit à Londres depuis 1998. Elle travaille actuellement avec Vital Arts, sur un projet de commandes artistiques spécifiques à des lieux situés dans des zones publiques de plusieurs hôpitaux de Londres, au sein de la fondation Barts Health. Elle a récemment réalisé des projets avec Roger Hiorns, Richard Wentworth, Hurvin Anderson ou encore Cornelia Baltes. Auparavant, Catsou Roberts était conservateur principal au Centre d’art contemporain Arnolfini à Bristol où elle a organisé des expositions monographiques de Victor Burgin, Michael Snow, Vito Acconci, Liam Gillick et Jonathan Monk ainsi que plusieurs expositions thématiques : Presentness is Grace : Experiencing the Suspended Moment ; Duchamp’s Suitcase ; Trouble Shooting ; Vague but True. Avant de rejoindre Arnolfini, Catsou Roberts organisait des expositions, en tant que commissaire indépendante, ayant pour thèmes les questions du récit, de la fiction et de la dramatisation : Narrative Urge (en 1997 avec Victor Burgin, Pierre Huyghe, Sarah Morris et d’autres); Perfect Speed (en 1994 avec Douglas Gordon, Fiona Banner, Sam Taylor-Wood, entre autres); Fiction + Interferences : Assorted Confabulations. Elle a beaucoup écrit et a souvent été invitée comme intervenante au Goldsmiths College, à l'Université Birkbeck, la Slade School, Central Saint Martins, l'Académie royale Danoise, Konstfack, Stockholm Fine Art Academy d'Helsinki, Kunsthogskoken Bergen, Trondheim Académie des Beaux-Arts, et IUAV di Venezia, parmi d'autres.

Artists : Larry Achiampong, Bertille Bak, David Blandy, Eric Baudelaire, David Birkin, Matthew Buckingham, Sarah Dobai, Mounir Fatmi, Joachim Koester, Rädi Martino, Melik Ohanian, Marco Poloni, Uriel Orlow, Hans Rosenström, Lina Selander.

Le point de fuite de l’Histoire
Le passé porte en lui un dispositif temporel à travers lequel il se réfère à la rédemption. Il existe un accord secret entre les générations passées et la génération présente 1 . Selon Walter Benjamin, le point de fuite de l’Histoire ne se trouve pas dans un passé distant, mais plutôt dans le présent. Il décrit ce point comme étant toujours l’instant présent, dans une inversion de la notion conventionnelle d’une histoire qui s’estomperait peu à peu quelque part derrière nous, comme dans un temps non existant. De nombreuses œuvres présentées cette année par l’Été photographique revisitent des événements historiques qui pourraient nous aider à regarder différemment ce qui se passe aujourd’hui. Cet intérêt pour l’histoire et l’historiographie est issu d’un désir de comprendre le présent et de lui trouver un sens. Des artistes socialement engagés essayent ainsi de donner un sens au présent en se tournant vers le passé. Ils savent qu’en comprenant mieux l’Histoire, nous serons davantage en mesure de changer le futur. Comme dans la vision de l’historien, selon Benjamin, l’artiste contemporain « appréhende la constellation que sa propre époque a constituée à partir d’une précédente. Ainsi établit-il une conception du présent qui serait ‘le temps du maintenant’ dans une volonté de prendre en compte les enjeux et réalités actuels. L’Été photographique réunit un certain nombre d’artistes de différents pays qui enquêtent sur l’histoire et ses représentations. Ce faisant, ils nous amènent à nous confronter à une histoire prise comme une construction et entrecoupée d’absences et d’omissions. Ils prennent pour matériau de base des événements historiques, des actes ou des personnages qui ont été éclipsés, cachés, oubliés. Les thèmes de la dissimulation, de la négligence et du masquage courent à travers ces expositions. Toutes les œuvres sont reliées par un intérêt commun pour des épisodes historiques ou des objets disparus, supprimés ou rejetés dans l’ombre. Les visiteurs découvriront ainsi des maisons abandonnées, des marins immobilisés, une plante vouée à l’extinction, des machines de guerre fictives, des activités clandestines, des héros jamais célébrés, un manteau volé, des transcriptions perdues, des images non identifiables, des tactiques éditoriales secrètes, un film non tourné, des manuscrits disparus et toutes sortes de récits surgis du passé. De nombreux artistes de l’exposition s’appuient sur des images retrouvées et des archives, tandis que d’autres inventent de nouveaux vocabulaires visuels pour analyser le passé. Chaque œuvre repose sur des recherches approfondies et un intérêt profond pour l’Histoire. Offrant des visions audacieuses, elles sont poétiques, souvent empreintes d’humour et toujours chargées de sens. L’Été photographique présentera des images photographiques, mais aussi des films projetés, sur moniteurs ou visibles à travers des lunettes de réalité augmentée. L’exposition comprendra aussi de la sculpture, des installations, une œuvre sonore, l’ensemble offrant au spectateur une expérience riche et variée. Le projet s’approprie différents lieux de Lectoure, ce qui procurera aux visiteurs le double plaisir d’une découverte artistique et architecturale. Les sites choisis sont aussi divers que les œuvres qu’ils accueilleront : une vieille ferme, un palais épiscopal, les salles d’une école primaire, une caverneuse halle de marché et le Centre d’art lui-même, logé dans une aumônerie du 19e siècle.

Press Release   
Art Press : Christian Bernard