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Nightsnow

Galerie Chantal Crousel Paris  •  France [FR]

Sous le titre NIGHTSNOW, Melik Ohanian, articule sa première exposition en galerie en 6 travaux et une déclinaison complète de médias.

Switch Off, 2002 est avant tout une action simple : celle de modifier. Modifier l’état d’une rue, d’un  immeuble, l’atmosphère d’un espace public. Altérer un moment, changer sa perception. Switch Off se  matérialise, dans la galerie éteinte, en un caisson lumineux figurant une photo de la terre. Cette image synthétique reflète une vision du monde singulière. Le spectateur peut co-muter le dispositif à sa guise  par un simple interrupteur. Lorsque la représentation en plan de la terre est éteinte, apparaît une  constellation nommée l’Atelier du Sculpteur (une des plus éloignée du système solaire). Le monde est signifié et représenté ici par le passage d’une image à une autre.

Stretching Picture, 2002, est un signe Oriental qui s’adapte à l’Occident. Sous forme d’un adhésif  transparent posé sur une vitre de la galerie, il transforme le lieu en jouant de l’étirement de l’espace  comme de celui du temps ; un filtre.

Freezing Film, 2002, fait suite à « Coming Soon, 2001″, présentée pour l’exposition Traversée à l’ARC. Si « Coming Soon », en incluant dans son dispositif la présence physique de William. J. Clancey -ingénieur à la NASA traitait scientifiquement de Mars, Freezing Film est plus ludique. Sa structure en béton, entre la table de ping-pong et le half pipe de skating, invite le spectateur à visionner debout ou allongé un film. Les images de Mars provenant du satellite Viking ont été collectées sur le net et animées afin d’établir des travellings autonomes autour de la planète. Un texte défile en sous-titre et pour être lu, le spectateur doit agir sur un bouton afin de geler l’image et d’accéder à son contenu. Par ce geste, ce film « public utopique »renvoie la pièce d’où elle provient : si loin, si près, à porter de main de notre imaginaire.
Nightsnow, 2001 a été tourné durant un voyage en Islande, en vue de l’installation « Island of an Island » au Palais de Tokyo. Sentant venir une tempête Melik Ohanian place sa caméra à un carrefour enneigé.  Deux lampadaires éclairent ce lieu étrange dont la tonalité orangée n’est pas sans nous rappeler Stretching Picture ou Freezing Film. Dans un bref instant le vent soulève par mouvements circulaires la  neige. L’objectif s’enneige lui aussi petit à petit et dé-focalise cette image déjà irréelle : double réalité.

Invraisemblance du monde semble vouloir dire cette photographie intitulée Selected Recording # 005, 2000. Un coup de poing dans cette exposition qui appelle plutôt à la rêverie, à l’approche d’un monde plus grand où les frontières n’auraient pas été décidées par des hommes.

Des hommes il y en a peu, visibles ici et ce sera l’exception avec The Hand, 2002. Au travers de 9  paires de mains filmées séparément et qui recomposent une image fragmentée, ces images, posent un  regard simple sur l’idée du dés˛uvrement, (notion apparue au XVIIe siècle). Au-delà de toute  confrontation politique, ces mains désoeuvrées s’animent soudainement et créent par la rythmique que leur propose Melik Ohanian, un nouveau temps collectif. Ce dispositif sera visible le jour du vernissage. Cette exposition a bénéficié de l’aide à la première exposition (FIACRE – Délégation aux arts plastiques).

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